Native de Poulaines, Valérie Galland est une athlète hors normes qui a fait des chemins de montagne son terrain de jeu préféré. Dans dix jours elle participera même aux champion- nats d'Europe avec l'équipe de France.
J 'ai cherché sur une carte, mais je n'ai pas trouvé Upice. Valerie Galland sait seulement que le 6 juillet prochain, il lui faudra faire escale à Prague (République tchèque) avant de découvrir ce petit coin de paradis aux confins de la Bohème centrale et de la Moravie du Nord. Et ce ne sera pas pour y passer ses vacances.
Trois jours plus tard, l'Indrienne, athlète de la Berrichonne AC depuis cet hiver, participera en effet aux championnats d'Europe de course en montagne avec l'équipe de France. Une sélection qui figurait comme l'objectif majeur de sa saison. C'est en tout cas ce qu'elle laissait entendre en octobre dernier au moment où, avec ses nouvelles coéquipières du TCC 36, la jeune femme décrochait la victoire dans la Coupe de France de duathlon. Une parenthèse dans sa carrière.
Car bien que native de Poulaines et formée au CAC par Georges Birer, c'est sur les chemins escarpés des Pyrénées que Valérie Galland a trouvé son bonheur. C'était le 28 mai dernier aux Crêtes du Val d'Azun, à Arrens-Marsous. « C'est une course qui n'existait plus et qui a été remise sur pied pour servir de sélection aux championnats d'Europe. On passait les cols du Soulor et du Tourmalet. » Finalement quatrième de l'épreuve en 40'45, Valérie décrochait du même coup le dernier ticket pour Upice. « J'ai atteint mon objectif de l'année. Maintenant, quand on a l'esprit de compétition, il faut s'en fixer d'autres. » Le sien doit lui permettre de courir du mieux possible dans les « Europe » pour « me rapprocher de Patrica Farget et Sylvie Claus (NDLR, deux des trois autres sélectionnées de l'équipe de France) pour au moins finir avec elles. Et puis s'il y avait l'opportunité, pourquoi ne pas faire un coup par équipes… »
Mais au fait, la course de montagne, kesaco ? Et surtout, comment une fille du Boischaut-nord parvient-elle à se prendre de passion pour une telle discipline ? Valérie Galland : « La course de montagne n'excède jamais 9-9,5 km pour les féminines, la plupart du temps sur des sentiers de montagne. Il y a deux disciplines, en fait. En montée ou en descente. Les dénivelés tournent généralement autour de mille mètres. »
Valérie Galland :
“ Avec mes 48 kg
je suis la plus grosse
de l'équipe de France ”
« Si je me suis tournée vers ces épreuves, c'est parce que j'ai toujours été à l'aise sur les terrains vallonnés. J'ai fait du raid aventures pendant cinq ans et dès que ça monte, je suis bien. En cross (NDLR, elle est devenue championne de l'Indre, du Centre, vice-championne interrégionale et 20e Française cet hiver), je passe mieux sur des terrains boueux. Et puis surtout, j'aime la montagne ! Pour l'entraînement, ce n'est pas simple. Toutes les filles de l'équipe de France vivent en montagne. Moi, je descends dans le Puy-de-Dôme sur le chemin des muletiers pour faire du fractionné. Mais avant tout, il faut travailler ses bases d'athlétisme avec un peu de piste. Être rapide sur 1.500, 3.000 ou 10.000 m. »
Valérie oublie d'ajouter que sa morphologie poids plume (1,58 m pour 48 kg) lui facilite grandement la tâche. « Ça fait souvent rire, mais je suis malgré tout la plus grosse de l'équipe, plaisante l'athlète. Les autres filles sont plus grandes, mais ont entre 15 et 20 kg de différence dans le rapport taille-poids. Elles sont sèches. » A 31 ans, Valérie est également la benjamine des tricolores. C'est dire la spécificité de la course en montagne.
« Au départ, je m'étais dit que je ferais ça pour ma fin de carrière. Mais avec la sélection, je suis repartie pour un bon tour. Pour devenir un pilier de l'équipe de France ? Je ne sais pas, on n'est jamais à l'abri d'une blessure. J'aurai également une carte à jouer en duathlon. J'ai d'ailleurs dit à Gérald Fortuit (NDLR, le président du TCC 36) que s'il voulait de moi en octobre, je referais bien la Coupe de France. Mais le duathlon et la course en montagne se déroulent en même temps et je n'ai pas envie d'être partie tous les week-ends. »
Son travail itinérant (entre Indre et Haute-Vienne) d'animatrice des ventes au Crédit Agricole lui prend déjà bien assez de temps. Il en faut pourtant plus pour perturber l'internationale qui a apporté au département une sélection qu'il attendait depuis très, très longtemps.
Dans sa préparation aux championnats d'Europe, Valérie Galland a couru ce week-end à Saint-Nizier (Isère) où elle a obtenu une honorable troisième place.
Nicolas TAVARÈS
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Photo NR, Stéphane Gaillochon |
Voilà longtemps que l’Indre n’avait plus compté d’internationale dans ses rangs. Valérie Galland a réparé la chose. |